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L'an 1965 a été une année phare dans l'histoire de la pop et du rock. Il s'agit du millésime qui a produit des classiques comme Help! des Beatles(I Can't Get No) Satisfaction des Rolling StonesMy Generation des Who et bien d'autres chansons immortelles. Aux États-Unis, Bob Dylan faisait, de son côté œuvre de pionnier.

Et comme tous les pionniers, il a dû faire face aux gardiens du temple, passéistes, prêts à tout pour que rien ne change. C’est de ce fameux concert qui déclencha la haine de ses fans et de la tournée qui suivit dont on veut vous causer ce soir !

En 1965, lorsque Bob Dylan enregistre "Bring it all back home", l'album de son passage à l'électrique, "personne ne savait ce qu'il avait en tête", raconte à l'AFP le photographe Daniel Kramer, témoin privilégié de cette période.

C'est le 14 janvier 1965 qu'il grava, dans le studio A de la Columbia, à New York, une des plus grandes chansons de son répertoire: Subterranean Homesick Blues. Quelques mois avant le chef d'œuvre Like A Rolling Stone, l'ancien emblème du folk engagé amorçait déjà sa révolution, en parant sa musique d'une orchestration électrique. La chanson ouvre d'ailleurs la première face de l'album Bringing it All Back Home, et, oh sacrilège, Bob n’est plus tout seul. Des mecs jouent avec lui !

Question : Vient-il de créer volontairement le Folk rock ou veut-il juste rompre avec la solitude, dont il avait peut-être plein l’cul !

Les mecs derrière joue bluesy et sont plutôt limités ou bridés. Par-dessus, Bobby pose la gratte acoustique, sa voix et ses célèbres paroles engagées et humanistes….Pas de doute les mecs, le Folk rock est né !

Le 25 juillet, Bob ose se présenter avec ses musicos au « Newport Folk Festival », devant un parterre de puristes, avec son jean noir, blouson en cuir et……une Fender stratocaster ! Sacrilège !

Et le puriste, le réac, il fait quoi les gars face à la nouveauté ???

Allez, merde, réfléchissez un peu. Eh ben , il conspue, il crie au complot, à la trahison, et si en plus y’a un catho dans un rayon de 10 bornes, ça peut mal tourner ! Et c’est exactement ce qui va se passer.

Ce soir-là, Pete Sieger, co-fondateur du festival où Bob s’est fait connaître, et pionnier du Folk, a failli couper les fils qui reliait Bob à sa guitare, et Dylan ne peut s’empêcher de remonter seul sur scène pour jouer deux titres acoustique.

Une ribambelle de fans en colère qui ont encore du mal à croire ce qu'ils ont vu, dénonçant la nouvelle direction prise par leur idole, s’en prenne directement à lui et les saloperies fusent : « c'est de la merde », « il a changé, ce n'est plus le même, il a pris le train en marche », « il fait ça pour vendre plus de disques, il se prostitue », « on est venus voir Bob Dylan jouer de la musique folk, pas jouer avec ce groupe ! », « il nous mène en bateau, toi et moi on le sait mais tous ces cons à l'intérieur n'y voient que du feu ». Certains demandant tout simplement à se faire rembourser « peut-on récupérer notre argent ? Nous sommes dégoûtés ». Et les micro-trottoirs, les images et les témoignages sont repris en boucle aux infos après chaque concert du grand Bob. Au cours de la tournée qui devait célébrer le disque, à Manchester, on le traitera même de Judas….Ah ces cathos quand ils déboulent, y viennent pas pour beurrer des sandwichs !

Qu’a fait Bob, dans ce studio, ce jour de Janvier 1965, il s’en explique longtemps plus tard.

Dans son ouvrage Chroniques, paru en 2004, Bob Dylan expliquait qu'il avait fait un amalgame entre le rock de Chuck Berry, la chanson de blues Too Much Monkey Business et la tradition scat des années 1940.

Scandées, les paroles de la chanson tel qu’il le fait annonce presque le rap, quinze avant les premiers disques du genre. Le titre lui-même renvoie à celui du livre de Jack Kerouac, un des modèles avoués de Dylan, Subterraneans. Le texte décrit le conflit entre l'Amérique traditionnelle et la contreculture alors émergente. Très politiques, les mots de Dylan renvoient aussi au mouvement des droits civiques de 1964, dont il a été l'un des porte-parole.

Mais c'est peut-être dans sa version filmée que la chanson est la plus célèbre. Ancêtre des vidéo-clips des années 1980, la séquence, extraite du film Don't Look Back de Pennebaker, documentaire consacré à la tournée britannique de Bob Dylan, contient une scène culte, copiée des dizaines de fois depuis. Bob Dylan, debout, chante en portant des pancartes sur lesquelles sont inscrites ses paroles. À l'arrière-plan, le poète beat Allen Ginsberg et le musicien Bob Neuwirth font une apparition.

Avec son air faussement nonchalant, Bob Dylan incarne alors toute la modernité du rock'n'roll.

Alors, je vois déjà le groupuscule des modernistes basques se moquer d’une rédaction qu’il considère comme passéiste et qui pourtant vient dénoncer le sectarisme des bouseux d’outre Atlantique ! Mais la rédaction assume !

Voilà tout est quasiment dit sur cet épisode qui a failli nous priver de pouvoir pleinement d’un mec génial, qui après avoir enfocé le clou avec « Highway 61 revisited » et surtout « John wesley harding », fatigué et lassé des injustices en tout genre, prendra du recul après son accident de moto.

Mais qui marquera encore l’histoire de la musique pendant de nombreuses années après l’incident. Quelqu’un a-t-il des nouvelles du ramolli du cerveau de Manchester ?

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